Musicologie et science de la musique
La musicologie s’organise en une discipline scientifique à part entière vers la fin du 19e siècle lorsque les premières chaires de musicologies sont créées dans les universités et au conservatoire. D’abord centrée sur l’histoire, la théorie et l’analyse musicales, elle développe ses méthodes en s’appuyant sur l’histoire, la philosophie, la littérature, la philologie, l’ethnologie, les mathématiques, les sciences exactes, construisant ainsi peu à peu la science de la musique.
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L’ancêtre du métronome
Étienne LOULIE, Éléments ou principes de musique, mis dans un nouvel ordre. Paris, Christophe Ballard, 1696. [8 V 1170 (2) INV 4070 RES (P.2)].
En annexe de son traité pédagogique en 3 parties, publié par Christophe Ballard en 1696, Étienne Loulié (1654-1702) présente son invention, le « chronomètre » : à un panneau gradué percé de 72 trous est associé un pendule à longeur modulée. Agréée en 1700 par l’Académie des sciences, l’invention fut perfectionnée tout au long du 18e siècle avant d’aboutir en 1812 à sa forme actuelle.
Acoustique et vibrations sonores
Rudolph KOENIG, Quelques expériences d’acoustique. Paris, Quai d’Anjou, 1882. [8 V SUP 363].
Physicien, Rudolph Koenig (1832-1901) quitte vers vingt ans la Prusse orientale pour s’installer à Paris où il devient l’élève de J.-B. Vuillaume, luthier fort réputé au 19e siècle. Il se spécialise dans les phénomènes acoustiques et les vibrations sonores. Il crée des instruments de mesure, à l’image du tonomètre de Scheibler composé de 66 diapasons.
L’ethnomusicologie
Frances DENSMORE, Chippewa Music. Washington, Government printing office, 1910. [4 AEA SUP 15 (2) (45)].
Ethnomusicologue, Frances Densmore (1867-1957) a étudié le piano avant de se s’intéresser à la culture et à la musique amérindiennes. En 1901, elle recueille auprès de femmes sioux les paroles de leurs chansons. Les centaines d’enregistrements qu’elle réalise dans d’autres réserves sont conservés à la bibliothèque du Congrès. En 1910, elle publie Chippewa Music portant sur les danses des Chippewa.
Le catalogue thématique des compositions de Rameau
Sylvie BOUISSOU, Pascal DENECHEAU et Denis HERLIN, Jean-Philippe Rameau : catalogue thématique des œuvres musicales. Tome 3. Musique dramatique. Paris, CNRS-BnF, 2012. [4 VA SUP 10475].
Réalisé par des chercheurs de l’institut de recherche en musicologie (IReMus), ce catalogue thématique constitue un précieux relevé scientifique des sources et des contenus des compositions de Jean-Philippe Rameau (1683-1764). Préalable à une édition complète adoptée par les interprètes d’aujourd’hui, il est un exemple de recherche musicologique qui permet de repérer et décrire les sources et redécouvrir de nouvelles versions d’œuvres inédites.
Feuilletez trois ouvrages qui illustrent des aspects de la musicologie naissante à la fin du 19e siècle (traduction de théories musicales antiques, collecte de chants régionaux, étude des sons) :
- Charles Emille RUELLE, Alypius et Gaudence : traduits en français pour la première fois; Bacchius l'ancien : traduction entièrement nouvelle. Paris, Firmin-Didot, 1895. [8 V SUP 211 (5)]
- Frantz FUNCK-BRENTANO, Chants populaires des Serbes. Paris, La Renaissance du livre, 1922 [8 Y SUP 23471]
- Abel Emile CHIZAT, Introduction à l'harmonie des nombres d'Azbel : la musique et la voix des nombres dans la vibration : exposé sommaire de la loi des nombres premiers et de leurs fonctions par l'analyse des vibrations sonores... : rapports, ordonnées et notations. Paris, Hugues-Robert et Cie, 1914 [BR 69872]