Apprendre à danser

Art de divertissement codé, propre à entretenir la sociabilité tout en formant le maintien du corps, la danse tient un place importante dans les milieux de l’aristocratie et de la bourgeoisie et fait l’objet d’apprentissages poussés. Ceux-ci se transmettent par les maîtres qui fixent aussi par écrit pas et recommandations ou chorégraphies au moyen de systèmes de notation spécifiques. L’iconographie en représente les contextes d’usage, de la Cour à la taverne.

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Traité de danse illustré

Thoinot ARBEAU, Orchesographie… Langres, Jean Des Preyz, 1589. [4 V 610 INV 1385 RES]. 

Jehan Tabourot (1520-1595), chanoine de Langres, publie en 1588 sous le pseudonyme de Thoinot Arbeau son Orchesographie. Présenté sous la forme d’un dialogue entre Capriol, jeune homme inexpérimenté dans l'art de la danse, et son précepteur Arbeau, ce répertoire quasi complet des danses pratiquées au 16e siècle est aussi le premier manuel indiquant avec précision, par des dessins schématiques en regard de la partition musicale, les pas à exécuter.

 

« Écrire la danse » au 18e siècle

MAGNY, Principes de chorégraphie, suivis d'un Traité de la cadence. Paris, Duchesne, 1765. [8 V 1226 INV 4116 RES]. 

Claude-Marc Magny (1676-1727), « maître de danse à Paris », s’inscrit ici dans la continuité de Raoul-Auger Feuillet dont il fut l’élève, développant et ordonnant les principes de notation chorégraphique élaborés par son maître. À une ou deux portées donnant la musique jouée par le violon d’accompagnement s’associent des schémas indiquant positions et déplacements des pieds et rythme des pas : de quoi, selon Voltaire, « danser à livre ouvert ».

 

 

Danse et bacchanale

Jaspar ISAAC, Comus le dieu des debauches et gens de joye. Gravure à l’eau-forte, 1613. [EST.7 (138)]. 

Le graveur figure au premier plan Comus, dieu des plaisirs et des bals : couronné de roses, ivre de vin et de réjouissances, près de lâcher sa torche, il somnole debout appuyé sur sa lance à l’entrée d’une salle où se déroule un joyeux festin de noces. Tandis que le serviteur quitte la chambre des époux, des danseurs fleuris et dénudés tournoient en une ronde que tente vainement de freiner un prélat.

 

 

Le maître à danser, « habile en cet art, qui plaît tant au bel âge… »

Le maître de danse. Gravure à l’eau-forte et au burin, 1745. [EST. 2 (2), (54)]. 

Indispensable à toute bonne maison, le maître à danser enseigne la manière de se tenir en société, de danser un ballet de cour ou de paraître dans un bal. Comme l’écrit Furetière, son rôle envers son élève consiste « à lui faire bien porter le corps » et à s’assurer « que la jambe et la cadence soient toujours de même accord ». Il accompagne ses leçons d’un petit violon ou « pochette », qui lui sert à marquer les pas.

 

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