Étudier les instruments de musique

Indispensables à la pratique et à la diffusion de la musique, les instruments font l’objet depuis la Renaissance de classements spécifiques puis, peu à peu, d’études organologiques et acoustiques. Collectionnés de longue date, ils constituent aujourd’hui des fonds spécialisés de musées. Appelés à évoluer en permanence en fonction des nouvelles exigences esthétiques et sonores, les instruments sont aussi un lieu d’échanges privilégiés entre facteurs et musiciens, dont témoignent les ouvrages spécialisés des uns et des autres.

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Traduction latine du premier traité imprimé consacré aux instruments de musique

Ottmar LUSCINIUS, Musurgia seu Praxis musicæ… Strasbourg, Johann Schott, 1536. [4 V 594 INV 1367 RES]

L’humaniste strasbourgeois Ottmar Nachtgall (1480-1537) dit Luscinius, théologien, philologue et helléniste, est l’auteur de deux traités musicaux : Musicæ Institutiones (1515) et Musurgia seu Praxis musicæ (1536). La première partie de ce dernier est une traduction libre de l’ouvrage du théoricien et compositeur allemand Sebastian Virdung, Musica getutscht (Bâle, 1511), le plus ancien traité d’organologie imprimé.

 

Les prémices de l’organologie au 17e siècle

Marin MERSENNE, Harmonicorum instrumentorum libri IV… Paris, Guillaume Baudry, 1636. [FOL V 192 INV 231 RES (P. 2)]. 

Religieux de l’ordre franciscain des Minimes, Marin Mersenne (1588-1648) est l'une des figures les plus influentes de la révolution scientifique de son époque. Il reprend en partie en latin, dans ce présent traité, son Harmonie universelle parue la même année 1636 en français. Celle-ci constitue une véritable encyclopédie du savoir musical envisagé dans toutes ses dimensions et un répertoire iconographique fondamental pour l’histoire des instruments au 17e siècle.

 

 

 

Un précieux traité d’organologie du 17e siècle

Pierre TRICHET, Traité des instruments de musique. Manuscrit, vers 1640-1644. [Ms. 1070]. 

Dans ce précieux manuscrit autographe illustré, Pierre Trichet (1586 – v. 1648), avocat au Parlement de Bordeaux, savant bibliophile et collectionneur d’instruments, traite successivement des instruments à air, à cordes et à percussion. Il explique l’étymologie de leur nom, rappelle leur origine et décrit avec précision l’instrument et son usage, s’appuyant sur de nombreuses références tirées des auteurs anciens et contemporains.

 

 

Du chalumeau pastoral à la musette de cour

Charles-Emmanuel BORJON DE SCELLERY, Traité de la musette… Lyon, J. Girin & B. Rivière, 1672. [FOL V 196 INV 238 RES]. L'édition numérisée par la Bibliothèque nationale de France date de 1678 à Paris. 

Le « champêtre » est un caractère musical particulièrement prisé aux 17e et 18e siècles. Instrument à vent à réservoir d’air, qui diffère de la cornemuse en ce que le sac est rempli par un soufflet, la musette connaît alors, comme d’autres instruments pastoraux, une grande vogue : « Il n’y a rien de si commun depuis quelques années que de voir la noblesse compter parmi ses plaisirs celui de jouer de la musette. »

 

 

Instruments de tous les temps et de tous les pays

Filippo BUONANNI, Gabinetto armonico pieno d’istrumenti sonori… Rome, Giorgio Placho, 1722. [4 V 593 INV 1366 RES]. 

Si la musique n’est que l’un des domaines auxquels s’applique l’inépuisable curiosité de ce savant jésuite, élève et successeur de Kircher au Collège de Rome, ce recensement inédit de tous les instruments de musique connus au monde depuis l’Antiquité, illustré de 151 gravures, reste, malgré quelques imprécisions, une source documentaire remarquable sur la musique contemporaine mais aussi antique et extra-occidentale connue au 18e siècle.

 

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