Fêtes royales

La construction de l’image du roi, et à travers lui de la nation qu’il incarne, passe par la célébration de ses faits d’armes, de ses réussites diplomatiques ou de ses recouvrements de santé. Les fastueux spectacles de réjouissances réservés aux courtisans font l’objet de représentations iconographiques exceptionnelles destinées à en garder mémoire et à être diffusées à un plus large public. La musique y tient une place de choix, par l’emploi de ce que la nation compte de meilleur parmi les musiciens dont la créativité est alors particulièrement sollicitée dans ce contexte de démonstration d’excellence.

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Célébration en musique à Versailles d’une victoire militaire

André FELIBIEN, Les divertissemens de Versailles, donnez par le roy à toute sa cour, au retour de la conqueste de la Franche-Comté, en l'année 1674. Paris, Imprimerie royale, 1676. [FOL W 178 INV 239 RES (P.3)].  

Pour célébrer la conquête de la Franche-Comté, Louis XIV organise des fêtes à Versailles en 1674 et fait donner, six mois après sa création, l’Alceste de Lully. L’opéra est ainsi joué sur une scène de bois, sans décors ni machines, aménagée dans la cour de Marbre du château. La gravure de Jean Lepautre (1618-1682) montre les musiciens jouant dans la fosse de chaque côté de la scène sur laquelle évoluent des danseurs.

 

 

L’Alceste de Lully, une première synthèse de la tragédie classique et du ballet de cour

Philippe QUINAULT, Alceste ou le triomphe d'Alcide… Paris, René Baudry, 1675. [4 Y 492 INV 706 RES (P.3)]. 

Cette tragédie lyrique de Jean-Baptiste Lully sur un livret de Philippe Quinault, inspiré d’Euripide, est l’une des favorites de Louis XIV. Créée par l’Académie royale de musique le 2 janvier 1674 au théâtre du Palais Royal, elle associe déclamation tragique, danse et musique. Alors que les vers de Quinault suscitent les critiques de Boileau et Racine, Charles Perrault prend la défense du librettiste.

 

Consultez des documents sur les fêtes de Louis XIV à Versailles : de 1664 à 1674, le Roi-Soleil organise de somptueuses fêtes dans les jardins du château, qui va passer en dix ans du statut de résidence d'agrément à celui de siège du gouvernement grâce à plusieurs campagnes de construction ponctuées de festivités : La Fête des Plaisirs de l’Île enchantée en 1664, Le Grand Divertissement royal en 1668 dont l'attraction principale est la comédie en musique George Dandin ou le Mari confondu de Molière et Lully , puis en 1674 les Fêtes pour la reconquête de la Franche-Comté évoquées précédemment :