Musique d’orgue

Auparavant improvisée afin de mieux s’adapter à la durée des cérémonies, la musique d’orgue prend son essor au 17siècle sous l’influence de la Réforme catholique : le développement de la musique imprimée favorise alors la diffusion de livres d’orgue composés par les meilleurs organistes à l’attention de confrères moins rompus officiant dans les communautés religieuses, qui établissent parfois leur propre répertoire d’usage par copies d’imprimés.

Cliquez sur les documents pour les feuilleter
Cliquez sur les lecteurs audio pour écouter

Jehan Titelouze, fondateur de l’école française d’orgue

Jehan TITELOUZE, Hymnes de l'Eglise pour toucher sur l'orgue. Paris, Pierre Ballard, 1624. [VM 120 RES]. 

Chanoine et organiste de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, Jehan Titelouze (1563-1633) est considéré comme le père de la musique d’orgue française. Expert en facture d’orgues, correspondant de Marin Mersenne, il publie en 1623 ce premier recueil d’hymnes pour l’orgue que suivront quatre messes en 1626. Tour de force typographique sorti des presses de Pierre Ballard, il constitue l’un des premiers exemples français de partitura pour clavier (main droite et main gauche superposées).

 

Un répertoire fonctionnel pour tous les organistes

Guillaume-Gabriel NIVERS, Livre d'orgue contenant cent pièces de tous les tons de l'Eglise. Paris, l'auteur, 1665. [VM 122 RES]. 

Organiste de l’église Saint-Sulpice et de la Chapelle royale, Guillaume-Gabriel Nivers (1632-1714) est l’auteur de trois recueils de pièces d’orgue parmi les premiers gravés, publiés à l’attention d’organistes moins expérimentés. Les plus de deux cents compositions ainsi rassemblées s’adaptent à tous les tons, moments et durées des offices et comportent des informations pratiques directement utiles à ces musiciens.

Un corpus transmis par une compilation d’amateur

Pièces d’orgue copiées par le P. Alexandre-Gui Pingré. Manuscrit, 18e siècle. [Ms. 2372]. 

Ce recueil compile 42 pièces du 17e siècle français pour la plupart anonymes (sauf 8 de Jacques Boyvin), mais surtout les 46 compositions de François d’Agincourt (1684-1758), successeur de Boyvin à l’orgue de la cathédrale de Rouen, dont il en conserve l’unique trace. Chanoine, franc-maçon, astronome, géographe, explorateur, chancelier de l’Université et « goûteur de musique », son copiste, le Père Pingré (1711-1796) est le dernier bibliothécaire de l’abbaye Sainte-Geneviève et le premier administrateur de la bibliothèque nationalisée à son initiative en 1790, geste par lequel il assure la sauvegarde des collections.

 

Feuilletez et écoutez deux documents sur l'orgue : les pièces d'orgue recopiées par Antoine Dornel, organiste de l'abbaye Sainte-Geneviève, et un ouvrage technique du 18e siècle qui fait encore référence aujourd'hui sur l'art de la facture d'orgues.

Dans notre bibliothèque numérique : consultez nos documents numérisés sur l'orgue.