Salons musicaux

Avec l’ouverture par Madame de Rambouillet de sa célèbre Chambre bleue en 1620, les salons deviennent des lieux de sociabilité incontournables pour l’aristocratie : on y fait des lectures, joue la comédie, chante et écoute de la musique. Ils sont un lieu privilégié pour accueillir des performances musicales. Les musiques qui y sont présentées et souvent créées spécifiquement peuvent en effet être plus ou moins raffinées ou rares, voire expérimentales, selon que les habitués du lieu sont des connaisseurs ou de simples amateurs.

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Recueil de chansonnettes mesurées à l'antique

Jacques MAUDUIT, Jean-Antoine de BAÏF, Chansonnettes mesurées de Jan-Antoine de Baif mises en musique a quatre parties par Jacques Mauduit Parisien. Paris, Adrian le Roy et Robert Ballard, 1586.  [VM 223 (1) RES à VM 223 (4) RES].

Jacques Mauduit (1557-1627) est, avec Claude Lejeune et Eustache Du Caurroy, l’un des trois musiciens à avoir contribué à la création de la musique mesurée à l’antique, sous l’impulsion de Jean-Antoine de Baïf (1532-1589). Fondateur en 1570, de l'Académie de musique et de poésie, ce dernier ambitionne de revitaliser et réformer l’orthographe et la versification française en unissant plus étroitement poésie et musique. Il s’inspire pour cela de la versification en usage chez les grecs et les romains dans l’Antiquité et favorise le rapprochement étroit de la musique et de la poésie en faisant épouser à la mélodie le rythme de vers scandés suivant le principe des mètres antiques. Ce recueil de chansons de Mauduit et Baïf est directement issu de ces recherches et expérimentations visant à promouvoir une esthétique nouvelle qui influencera directement l’établissement du style français durant l’époque baroque.

 

 

 

De nouveaux airs de cour « à l'antique »

Claude LE JEUNE, Airs à III. IIII. V. et VI. parties… Paris, Pierre Ballard, 1608. [VM 218 RES]. L'édition numérisée par la bibliothèque nationale de France date de 1606.  

Membre de l'Académie de poésie et de musique fondée en 1570 par le poète de cour Jean-Antoine de Baïf et le musicien Thibault de Courville, Claude Le Jeune (v. 1530-1600) est l’un des principaux auteurs de musique « mesurée à l’antique ». Nommé compositeur ordinaire de la Chambre du roi en 1596, il laisse une œuvre remarquable par sa diversité, dont ce recueil d’airs édité à titre posthume par Pierre I Ballard en 1608.

 

 

La grande vogue de l’air de cour

Étienne MOULINIE, Airs de cour avec la tablature de luth. Paris, Pierre Ballard, 1633. [VM 113 RES]. 

L’air de cour enchante la société mondaine du premier 17e siècle, tant dans l’entourage royal que dans le microcosme des salons féminins. Dans son rôle d’accompagnateur, le luth y tient une place prépondérante qui l’amène à développer un jeu instrumental autonome. Intendant de la musique de Monsieur frère du Roi, Étienne Moulinié publie chez Ballard, entre 1624 et 1668, plus de deux cents airs, en onze recueils.

 

 

Un concert donné par des automates musiciens

Joseph de LONGUEIL d'après Charles Eisen, Concert mécanique inventé par Rt. Richard exposé à la Bibliothèque du Roi. Gravure au burin, 1769. [EST 2-1 RES (P. 78)]. 

Dans ce Imitant une scène musicale de salon, ce Concert mécanique extraordinaire, créé par le facteur d’orgues et de clavecins parisien Robert Richard, constitue la pièce maîtresse parmi d’autres scénettes d’automates musiciens présentées à la Bibliothèque royale : une jeune fille chantant et jouant du clavecin, un Espagnol au violon et un abbé à la basse, tandis qu’un petit Génie bat la mesure et tourne la partition que suivent des yeux les trois musiciens.

 

 

Feuilletez nos partitions numérisées pour clavecin. Elles témoignent de l'évolution de cet instrument qu'on retrouve dans les salons aristocratiques du 16e au 18e siècle :

 Dans notre bibliothèque numérique : consultez notre collection musique vocale savante tels les madrigaux et les arias, ainsi que quelques morceaux de salon pour piano.