Manuels d’enseignement

Les manuels, destinés à un enseignement collectif, pratiqué notamment de longue date dans le cadre scolaire, cherchent à faciliter l’apprentissage de la musique, en le rationalisant ou l’agrémentant. Il s’agit même parfois de l’ancrer dans un contexte collectif plus large, par exemple en lui attribuant des fonctions et des valeurs propres à construire une identité locale ou nationale.

Cliquez sur les documents pour les feuilleter

Un placard pédagogique sur l'apprentissage du plain chant

Methodes pour apprendre à bien chanter le plain chant. - Paris : chez Jean Boisseau, [entre 1640 et 1657]. [VM 176 RES]

Ce placard publié au 17e siècle par Jean Boisseau, plus connu comme éditeur de cartes et plans, rassemble les principales connaissances de l’époque pour l’apprentissage du chant. Il explique notamment comment se servir de la « main guidonienne », moyen de lecture à vue utilisé pour faciliter l’apprentissage des intervalles entre les tons du système hexacordal. Inscrites sur les jointures des phalanges formant les portées, les notes sont symbolisées par une lettre indiquant la gamme suivie d’une syllabe donnant le ton (ut, ré, mi, fa, sol, la) : « cette main gauche sert de livre à ceux qui veulent chanter, elle consiste en vingt lettres & vingt notes, depuis la plus basse jusques à la plus haute, pour laquelle facilement & promptement sçavoir, on doit premièrement entendre l’ordre desdites jointures & bouts des doigts ».

 

 

Une rarissime méthode de solfège du début du 16^e siècle

L'art science et praticque de plaine musique… Paris, veuve de Jean Trepperel, entre 1511 et 1525. [VM 187 RES]. 

Publié entre 1511 et 1525 par la veuve de Jean Trepperel, ce seul exemplaire connu d’un manuel de musique anonyme figure parmi les plus anciens du genre. Il offre la particularité de présenter sur une double page une main guidonienne, moyen mnémotechnique de lecture sur la main des notes à chanter, et un diagramme correspondant de solmisation illustrant les principes de ce « solfège mobile », dans lequel les noms des notes changent selon la gamme dans laquelle on les lit.

 

 

Le manuel de l’enseignant

Octave ISORE, La musique au brevet supérieur. Paris, Librairie Ch. Delagrave, 1909. [8 V SUP 4479]. 

C’est à l’occasion de la réforme des programmes d’enseignement de la musique à l’école qu’Octave Isoré (18..-1942), professeur de musique à Roubaix, entreprend de publier cet ouvrage à l’intention des enseignants. Divisé en trois parties (Théorie, Dictées, Méthode galiniste de la notation par chiffres), il se veut concis, efficace et pédagogique. On y trouve nombre d’exercices ainsi que leurs réponses, permettant de préparer les examens.

 

 

Lire la musique sans éducation musicale

Adoplhe DANGUEUGER, Jules BONNET, Chants faciles à 2 voix égales pour les familles et les écoles. Paris, Association galiniste, 1920. [BR 70991]. 

Cet ouvrage rassemble des chansons notées selon la méthode galiniste. Dans la lignée de nombreux essais antérieurs dont celui de Rousseau, qui voulaient promouvoir un système de lecture simplifié alternatif à la notation musicale, Pierre Galin (1786-1821) propose une notation où les notes sont remplacées par des chiffres de 1 (do) à 7 (si), les changements d’octaves par des points et les silences par des 0. Cette notation devait pouvoir être lue facilement par tous, en famille comme à l’école.

 

Le solfège illustré

Solfège de la jeunesse : cours moyen. Première partie, par une réunion de professeurs. Tours, Maison A. Mame et fils, Paris, J. de Gigord, 1914. [8 V SUP 4439]. 

Cet ouvrage pédagogique collectif s’appuie sur le programme officiel d’enseignement de la musique de 1883, publié après l’introduction de l’instruction musicale dans les écoles primaires en 1882. À travers des exercices variés servant à l’apprentissage de la lecture de notes, des différentes mesures ou des gammes, les auteurs préconisent l’application immédiate de la leçon dispensée.

 

 

De l’importance des devoirs de musique

M. THOMAS-ANDERSCH, Alphabet musical ou Principes de la musique appliqués à des devoirs écrits préparés et à la lecture vocale : cours préparatoire, partie de l’élève. Paris, E. Flammarion, 1907. [BR 58411 (5)]. 

L’apprentissage de la musique nécessite des exercices réguliers. Ce cahier de devoirs correspondant à la partie réservée aux élèves propose donc une série d’exercices méthodiques, destinés à favoriser une progession graduelle tout en facilitant la tâche de l’élève et du professeur.

 

 

Cours complet des principes de la musique

Amélie ANDRÉ-GEDALGE, Principes de la musique : cours complet théorique et pratique, 1er livre : théorie. Paris, Enoch et Cie, Londres, Enoch & sons, Brunswick, Henry Litolff’s Verlag, 1905. [4 V SUP 1237]. 

Entourée de musiciens tout au long de sa vie, Amélie André-Gedalge (1865-1931) est une des premières femmes à être initiée au sein de l’ordre maçonnique « le Droit humain », dont elle co-écrit avec son mari l’hymne officiel. Elle est aussi une pédagogue reconnue dans le domaine de la musique, comme le montre ce manuel à destination des conservatoires et écoles de musique.

 

Une satire du Conservatoire de Paris

 Albert LAVIGNAC, Les Gaietés du Conservatoire. Paris, C. Delagrave, 1889. |8 V SUP 2900 RES]

Surtout connu aujourd’hui comme l’auteur de La Musique et les Musiciens (1895) et de l’imposante Encyclopédie de la Musique et Dictionnaire du Conservatoire (voir ci-après), cet ouvrage présente un aspect plus facétieux de la personnalité d’Albert Lavignac (1846-1916). Musicologue et pédagogue, il a une connaissance des plus intimes du Conservatoire dont il a suivi assidûment les enseignements, obtenant les prix de solfège, piano, orgue et accompagnement, harmonie, contrepoint et fugue, avant d’y être nommé lui-même répétiteur en 1871, puis successivement professeur de solfège en 1875 et professeur d'harmonie de 1891 à 1915. Il forma ainsi toute une génération de musiciens, parmi lesquels figurent Debussy, D'Indy, Gastoué, Casadesus, auxquels il adresse cette satire de la relation d'apprentissage émaillée de caricatures de Guydo.

 

Feuilletez des manuels scolaires de la Troisième République pour l'apprentissage du chant et de la musique, dans lesquels s'opposent les deux méthodes autorisées par le ministère de l'Instruction publique, le solfège moderne et la méthode chiffrée Galin-Paris-Chevé :

• Auguste MERCADIER, Chant : cours élémentaire : musique, notes, portée, gamme majeure d'ut, gamme mineure de la, mesures simples à deux, à trois et à quatre temps : avec exemples, questionnaires, exercices d'intonation, dictées mélodiques. Paris, Paul Dupont, 1884. [8 V SUP 1233 (1)]
• Charles ODION, Études élémentaires de solfège. Nantes, Charles Odion, 1899. [BR 30200]
• Gabriel BAILLE, Traité de dictée musicale à l'usage des écoles normales primaires et des aspirants au brevet supérieur. Perpignan, imprimerie Barrière et Cie, 1906. [BR 58406]
• G. MICHAËLIS, Cours de musique vocale : enseignement primaire supérieur : première année. Paris, F. Juven, 1910. [4 V SUP 1095]
• Jules BONNET, Théorie musicale d'après Pierre Galin et ses disciples. Paris, J. Lebègue, 1910. [8 V SUP 4725]
• F.-L. DURAND, Petite grammaire musicale ou Principes élémentaires de la musique : exposés par demandes et réponses à l'usage des élèves du collège Rollin. Paris, A. Durand et fils éditeurs-Durand et Cie, 1912. [BR 65698]
• Pascal GUILHOT,  L'élève musicien : cours supérieur : 4^e mille. Paris, Association Galiniste, 1914. [8 V SUP 5975]

Dans notre bibliothèque numérique :  consultez notre collection de  méthodes de solfèges.

A écouter : le Galop-marche à huit mains du professeur Lavignac.